Tourisme

Trois nouveaux sites pour découvrir les richesses de l’estuaire de la Loire

3 sites ont été mis en valeur par la création de lieux de découverte, inaugurés le 6 septembre dernier

Publié le

Coup de projecteur sur l’estuaire de la Loire, un grand site naturel chargé d’histoire

3 sites ont été mis en valeur par la création de lieux de découverte, inaugurés le 6 septembre dernier

Situé au coeur d’un site Natura 2000, l’estuaire s’étire de part et d’autre de la Loire sur une dizaine de kilomètres de largeur entre Nantes et Saint-Nazaire et joue un rôle essentiel pour l’accueil des oiseaux migrateurs et reproducteurs. Propriété du Conservatoire du Littoral, ce site de 2 700 hectares est géré par le Département de Loire-Atlantique depuis 2016.

Le Département et le Conservatoire du littoral ont souhaité partager avec la population et le grand public, la richesse de ce territoire estuarien, son histoire, ses usages passés et à venir, et ce patrimoine naturel et culturel exceptionnel.

Découvrir ou re-découvrir ces sites

Rémy Nicoleau, président de la Communauté de Communes d’Estuaire et Sillon précise:

 En partenariat avec le Pôle Métropolitain qui a initié et conduit les premières études sur le projet d’aménagement du Sémaphore et en étroite collaboration avec le Conservatoire du Littoral, la Communauté de Communes a décidé de porter la maitrise d’ouvrage de cette nouvelle oeuvre dans les ruines cristallisées de Rohars. Elle fera écho aux 5 belvédères créés par Vincent Mauger dont le Sémaphore de l’angle implanté au coeur des marais à Saint Étienne de Montluc. Ce projet soutenu par l’État et le Département de Loire-Atlantique, s’inscrit naturellement dans la stratégie de développement touristique d’Estuaire et Sillon.

Hier port sur les rives du fleuve, le village de Lavau-sur-Loire a été repoussé dans les terres par les grands aménagements du chenal de navigation de la Loire au début du 20ème siècle.La Loire était pour le territoire une porte vers l’ailleurs, comme en témoignent les anciens embarcadères.


Celui du Trou bleu, remis à jour dans le cadre de ce projet, raconte le temps de l’exportation des pierres taillées dans le granite : les trous remplis d’eau sont tout ce qui reste du promontoire rocheux qui surplombait le fleuve il y a 200 ans. Le dernier vestige rocheux épargné par la carrière a été aménagé par le Conservatoire et le Département.


Là-haut s’offre au regard un panorama rare sur le vaste et plat paysage de l’estuaire…une invitation  au voyage.


Claire Tramier, maire de Lavau-sur-Loire :

Le Trou Bleu est depuis l’arrêt de l’activité des carrières un lieu de promenade pour les lavausiennes et lavausiens ainsi que les visiteurs. Ces aménagements et la valorisation vont leur permettre de se réapproprier ce patrimoine qui fait partie de notre histoire commune. Le belvédère offre une vue extraordinaire sur l’Estuaire et les marais de Loire. J’ai pour ma part un petit coup de coeur pour la découverte et la rénovation de l’ancien quai de chargement, on peut s’imaginer sur le bord de la Loire.


Petit village calme de la commune de Bouée, Rohars était encore à la fin du 19ème siècle un port sur la Loire animé et vivant avec ses auberges accueillant pêcheurs et éleveurs. Au début du 20ème siècle, les grands travaux de chenalisation du fleuve ont fait disparaitre les iles et fait éloigner la Loire à plus de 1km du port.Les ruines d’une ancienne auberge ont été cristallisées pour accueillir le public, raconter l’histoire de ce port aujourd’hui disparu, mais aussi la richesse de ce nouvel environnement.

Et l’aventure continue en 2025 :
un Sémaphore, oeuvre artistique réalisée par Vincent Mauger, permettant de prendre de la hauteur au sein de la ruine viendra enrichir le site dès le printemps 2025. Il sera aménagé par le Communauté de communes Estuaire et Sillon.

André Le Borgne, maire de Bouée 

 En 2012,en rebâtissant la Chapelle Sainte Anne de Rohars, la municipalité a réveillé ce village situé à 3 kilomètres du bourg en apportant un nouveau lieu culturel à notre commune. Cette fois, en cristallisant ces ruines, le Conservatoire du Littoral ajoute un nouveau site touristique
à la Communauté de Communes Estuaire et Sillon. L’année prochaine, avec le sixième sémaphore chevauchant les ruines, le Pôle métropolitain complètera l’itinéraire touristique, cette fois, à l’échelle de l’estuaire de la Loire. De très belles initiatives qui ont fait de ce village de bords de Loire un nouveau haut lieu de Bouée.
 

Marcher sur le chemin des Carris, ou le parcourir à vélo, c’est rejoindre la Loire qui déroule ses eaux à plus de deux kilomètres de l’ancien port du Migron. Ce qui se parcourt à sec aujourd’hui s’empruntait naguère en bateau, puis carriole, puis bateau à nouveau
pour traverser la Loire. La maison des Carris, comme toutes les petites maisons des îles, n’était pas destinée à être habitée mais à entreposer le matériel nécessaire à la fauche des prairies et à l’entretien des douves et digues. Les ouvriers agricoles pouvaient s’y
abriter du soleil ou de la pluie. À son emplacement, une grande fresque de huit mètres permet de raconter l’histoire et les richesses de ce chemin, et de prendre un peu de hauteur pour découvrir les milieux naturels de bord de Loire.

François Brillaud de Laujardière, maire du Pellerin : 
Nous sommes heureux de voir aboutir ce beau projet d’écotourisme. Il va permettre de valoriser ce site remarquable, le plus éloigné du bourg, parfois inconnu et souvent méconnu des Pellerinais.

 

 

 


Ces aménagements visent à offrir des espaces d’accueil en restaurant et valorisant du patrimoine rural estuarien (ruines cristallisées, ponts, murets de pierre…) pour permettre de découvrir l’estuaire et le fleuve via des fenêtres visuelles amplifiées par des belvédères naturels ou artistiques. Une étude historique et le recueil de témoignages locaux a conduit à l’élaboration d’une interprétation complémentaire entre les trois sites, en donnant à connaître les usages historiques (ports et pêche fluviale, agriculture sur les îles, période des douanes napoléoniennes, activités d’extraction de matériaux, etc. qui ont eu cours ces derniers siècles), l’évolution hydrosédimentaire et, bien sûr, l’exceptionnelle biodiversité de cet espace naturel d’intérêt national.


Le caractère très structurant de ce projet à l’échelle des deux rives de l’estuaire a conduit le Département à s’engager dès 2020 à hauteur de 500.000€ pour sa traduction opérationnelle. Dans le cadre du plan de relance, l’État a ensuite complété ce plan de financement au même niveau. Le Conservatoire du littoral a quant à lui engagé 300.000€, et porté la maitrise d’ouvrage de l’opération avec l’appui technique du Département. À l’échelle des deux rives et des quatre communes concernées, le coût de l’opération
globale est de 1,3 M€.

Ces sites emblématiques ont été aménagés pour devenir de véritables lieux d'interprétation et de découverte accessibles au grand public. Nous souhaitons favoriser une approche pédagogique et culturelle de ce patrimoine unique Les trois aménagements seront gérés en partenariat avec les communes et intercommunalités concernées, avec une coordination assurée par le Département en tant que gestionnaire des 2 700 hectares propriété du Conservatoire du littoral. »
Chloé Girardot-Moitié, vice-présidente Ressources, milieux naturels, biodiversité et action foncière du Département de Loire-Atlantique.

Une intervention partenariale pour un territoire exceptionnel souvent méconnu

L’estuaire de la Loire constitue un grand espace naturel d’intérêt international, reconnu pour ses paysages et la richesse de sa biodiversité. Le Conservatoire du littoral et le Département y développent, dans un partenariat très étroit avec les collectivités locales, une politique de protection et de valorisation des espaces naturels. En l’espace de 25 ans, et dans un effort de long terme qui se poursuit, plus de 2700 hectares ont été acquis par le Conservatoire du littoral et sont définitivement protégés pour les générations futures. Le Département, très investi aux côtés du Conservatoire du littoral, coordonne et anime la gestion de l’ensemble des propriétés acquises en partenariat avec tous les acteurs et usagers locaux.

Ce grand territoire protégé, remarquable pour la biodiversité qu’il abrite, est également un espace vivant au sein duquel les activités humaines sont présentes. Certaines de ces activités jouent, l’élevage extensif en marais par exemple, un rôle essentiel dans la préservation, la gestion et la mise en valeur des milieux naturels identitaires de ce grand paysage. Près de 50 éleveurs gèrent ainsi en convention les prairies acquises par le Conservatoire. Des équilibres sont également trouvés avec d’autres usagers, tous conventionnés avec le Conservatoire et le Département (chasseurs, naturalistes, etc.).